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Lorsque tu m’aperçus rentrer à mon logis,
Portant au bec une souris :
Cet animal friand de tes fruits se régale :
Je venais de le prendre à l’aube matinale,
Le long de ton verger ; il serait scélérat,
Le service rendu de devenir ingrat.
Vois ! pour te conserver des fruits que je dédaigne,
Je combats le mulot, détruis la musaraigne.
Tu dis un certain soir, je donnerais six francs
À qui me détruirait ce nid de moineaux francs ;
Je t’entendis, la nuit à peine était tombée
Que déjà toute la nichée,
Père, mère, avec les petits
Étaient croqués, anéantis ;
Ainsi j’expédiai toute cette canaille,
Et de leur nid tu vis la paille,
Qui çà et là volait, jonchant tout le guérêt.
Pour moi, modeste et sans apprêt,
Je ne vins pas chercher le prix de ce service !
Oh ! non ! mais en ton cœur tu me rends bien justice,
Tu te dis : protégeons cet utile animal,
Car il m’a toujours fait du bien, jamais de mal ;
Plutôt que de souffrir que jamais on m’opprime,
Qui, tu t’escrimerais et de quarte et de prime :
Nous pourrions entre nous contracter au besoin
Un solide traité où, te chargeant du soin