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Le curé allongea la main, voulut la prendre,
Elle se débattit au milieu des fagots,
Jurant, claquant du bec et poussant des sanglots
Tant et plus, à la fin il lui fallut se rendre ;
La pauvrette ignorait en voulant s’esquiver,
Qu’elle échappait aux mains qui devaient la sauver.
Le curé relevant un pli de sa soutane,
L’y posa doucement, puis il reprit sa canne
Qu’il avait pour l’instant mise contre le mur,
L’abbé, lui dit le garde, il fait encor obscur,
Venez vous reposer là-haut dans notre chambre,
Dam ! si vous n’y flairez pas l’ambre,
Ce que vous sentirez, je crois, sera meilleur
Pour l’appétit d’un voyageur.
Qu’en dites-vous, que vous en semble ?
Faites-moi cet honneur, que nous soupions ensemble,
Ma femme a préparé un petit réveillon,
Auquel tout en donnant la bénédiction
Vous donnerez aussi votre coup de fourchette.
— Ce serait grand plaisir, et vraiment je regrette,
Répondit le curé, d’en user pour si peu ;
Je voudrais seulement me mettre auprès du feu,
Car le froid de la nuit… Quand à ce que je mange
Je ne puis, vous savez… — Si cela vous arrange,
Lui dit le garde, alors c’est comme il vous plaira,
Et vous ferez en tout ce qui vous conviendra ;