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Tous deux aux alentours se mirent à chercher,
Réjouis qu’ils étaient par l’odeur agréable
De boudins et d’oignons qu’on venait de hacher.
Ah çà, permettez-vous, ô lecteur trop aimable,
Pardon, c’est à regret, il m’est fort déplaisant
D’interrompre un passage aussi intéressant ;
Mais cependant qu’ils cherchent et se mettent en quête,
Sans trop vous déranger veuillez tourner la tête,
Voyez-vous s’approcher un nouvel arrivant ?
Oui, bien ! ce personnage à l’air doux, bienveillant,
Se reconnaît assez, c’est l’abbé l’Espinasse,
Par la grâce de Dieu, curé de la paroisse.
Il venait d’assister, au hameau de Vilbond,
À ses derniers momens un pauvre moribond.
Que faites-vous donc là avec votre chandelle ?
Dit-il. Ah tiens ! c’est vous, curé, quelle nouvelle ?
Venez, et aidez-nous s’il vous plaît à chercher,
Une chouette ici qu’on ne peut dénicher ;
Mes femmes en avaient la cervelle tournée,
De l’entendre crier dessus la cheminée,
Je crois qu’elle a du plomb, sinon je suis déçu,
Car sans elle au logis je serais mal reçu.
Le curé complaisant se mit donc de la quête,
Et Dieu voulut qu’à peine il eut baissé la tête
Il surprit tout d’un coup la chouette, tous deux
Tels que chiens en arrêt se regardant aux yeux.