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II.

RENCONTRE. AVANCES. DÉCEPTION.

Ces pauvres animaux sont pleins d’insouciance,
Ah ! ne les plaignons pas, ils sont peut-être heureux ;
Si le don de l’intelligence,
Leur eût été transmis, quel avenir affreux !
Un taureau qui rumine, un pigeon qui roucoule.
Quel est leur sort, grands dieux, j’en ai la chair de poule ;
Pourraient-ils affronter un supplice pareil,
S’ils le savaient ? oh non, le refuge à leur peine,
L’oubli de tous leurs maux ce serait le sommeil,
Le sommeil seul allégerait leur chaîne.
Or, quelque peu, quoique réfléchissant,
Notre chouette était de l’espèce animale,
Nulle appréhension, nulle crainte fatale