Page:De Musset - Nuits, 1911.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA NUIT DE DÉCEMBRE


LE POÈTE.

Du temps que j’étais écolier,
Je restais un soir à veiller
Dans notre salle solitaire.
Devant ma table vint s’asseoir
Un pauvre enfant vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Son visage était triste et beau :
À la lueur de mon flambeau,
Dans mon livre ouvert il vint lire.
Il pencha son front sur ma main,
Et resta jusqu’au lendemain
Pensif, avec un doux sourire.