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l’enlèvement

que nous tenons encore. » Renseignés par un des leurs, prisonnier à Québec, et qui s’était échappé, les Iroquois espéraient, par cette perfidie, briser l’alliance des Français avec les Algonquins.

Tout est prêt pour le supplice. Philippe et Paul voient en frémissant pétiller le feu qui rôtira leur chair. Les anciens font de longs discours, et les femmes dansent autour des condamnés. Ceux-ci ne comprennent pas la langue de leurs bourreaux, et sont dans une angoisse mortelle ; ils connaissent la cruauté des indigènes et ne conservent aucune illusion sur le sort horrible qui les attend.

La Source souffre en quelques instants le plus affreux des tourments. Elle agonise de rage impuissante. Que pourrait une faible enfant contre cette horde assoiffée de sang ? Elle n’aurait pas plutôt touché le sol que vingt flèches auraient percé son corps. Mais elle espère encore que c’est Philippe que l’on gardera comme otage, et elle se jure de le sauver ou de mourir avec lui.

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Un vieillard, s’adressant aux Français, dit avec de grands gestes en brandissant sa hache : « Nous combattions à armes égales avec les Algonquins ; la valeur seule triomphait dans les batailles ; mais vous êtes venus vous mêler injustement à