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hivernement chez les sauvages

« Le lendemain, tous vindrent avec chacun son escuelle de bois et sa cuiller, lesquels sans ordre ny cérémonie s’assirent à terre dans la cabane de Tessouat, qui leur distribuast une manières de bouillie, faite de Maïs escrasé entre deux pierres, avec du poisson, coupé par petits morçeaux, le tout cuit sans sel. Ils avayent encore de la chair rostie sur les charbons et du poisson bouili à part, qu’il distribua aussi. Et pour mon regard, d’autant que je ne voulais pas leur bouillie, à cause qu’ils cuisinent fort salement, je leur demandai du poisson et de la chair pour l’accommoder à ma mode ; ils m’en donnèrent. Pour le boire, nous avions de la belle eau claire. Tessouat qui faisait la tabagie, nous entretenait sans manger, selon l’usage ».

Après le repas, Champlain expliqua aux sauvages qu’il était venu jusque dans leur pays, pour faire amitié avec eux au nom du roi de France, qui désirait peupler leurs terres et en exploiter les richesses. Les sauvages se réjouirent naïvement à cette perspective[1].

Le Père de la Nouvelle France demanda aux Indiens de lui donner quelques canots et des hommes qui l’aidassent à poursuivre son voyage vers la Mer du Nord[2] Mais tels étaient les dangers de cette entreprise, qu’ils refusèrent,

  1. Tous les détails de ce voyage sont empruntés à Champlain. Voyage de 1613.
  2. La Baie d’Hudson.