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prologue

rendit sa peine inutile. Il se redressa, le visage crispé, et d’un ton solennel, jura : « Je le retrouverai ! »

Au château de Savigny, ce fut une journée affolante.

Olivier, avait pris la direction, ordonnant tout avec sagesse, afin que restât à jamais ignoré le drame qui avait souillé le foyer de son frère. Il commanda pour la comtesse, des funérailles dignes du rang qu’elle avait usurpé. Seulement, sa dépouille n’alla pas reposer dans le caveau où s’alignaient les cercueils de l’illustre famille.

Mais personne ne songea à s’étonner d’un ostracisme ultime que l’on attribua à quelqu’antique intransigeance de cette vieille noblesse saintongeoise.

Après avoir consciencieusement donné tous les ordres nécessaires à la funèbre besogne, le cadet de Savigny alla demander au sommeil un peu de répit. Brisé de fatigue, il s’endormit.

À l’aurore, il s’éveilla et se leva précipitamment. Voyant sur sa table une lettre posée bien en vue, il l’ouvrit. L’écriture était de son frère. Il lut en tremblant, les yeux voilés de larmes :

« Mon cher Olivier,

Toute mon énergie s’est brisée sous l’écroulement d’un doux rêve ; et je ne me sens pas le courage de subir l’enfer de la désillusion, dans