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prologue

d’Alombrès pouvait atteindre des hauteurs interdites à Jeanne Duval. »

Le comte se dressa subitement.

— « Cela est faux, hurla-t-il, c’est infâme ! » Et crispant les poings, il criait dans la figure de son interlocuteur : « Dites-moi, oh ! dites-moi que ce récit est une fable horrible ! »

Le duc le regardait, étonné de tant d’emportement. Puis lui posant les mains sur les épaules, il lui dit, d’une voix calme et lente : « Vous la connaissez donc ? »

Le comte, incapable de parler, fit signe que oui, et se laissa tomber sur son fauteuil, en cachant son visage dans ses mains.

Le duc, pris d’un soupçon subit, demanda, en se penchant vers lui avec compassion : — « Où est-elle ? »

— « Dans mon château, fit le comte qui retenait avec peine un sanglot. »

D’Alombrès se rejeta en arrière ; — « Alors, elle serait ?… »

— « Comtesse de Savigny, » soupira Samuel.

— « Oh ! la misérable, la misérable !… » Et subitement inquiet : — « Mais alors, mon faux duc, qu’est-il devenu ? »

— « Il vit en gentilhomme campagnard à trois lieues de ma demeure. »

— « Elle a atteint son but, en vous épousant, Monseigneur. »