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III


Le comte Samuel, après avoir chevauché tout le jour, s’était arrêté pour la nuit, dans une hôtellerie.

Se sentant las, il avait demandé une chambre et s’y était réfugié, après un repas expéditif et léger.

Son domestique alla s’établir dans la grande salle, où il ne tarda pas à lier connaissance avec le valet d’un gentilhomme qui venait aussi d’arriver. Japhet ayant déclaré, au cours de la conversation, qu’il était de Savigny, l’autre s’exclama : — « Quoi ! vous êtes de Savigny ? cela tombe à merveille ; je m’y rends avec mon maître. Vous pouvez donc me donner des indications utiles. »

Ce fut au tour de Japhet à s’étonner.

« Vous allez à Savigny ? »

« Oui, répondit son interlocuteur, nous allons au château. »

« Au château ? Vous n’y trouverez pas le maître ; il voyage en ce moment, et j’ai l’honneur de l’accompagner. Le comte Samuel se repose là-haut, tandis que je bavarde et me désaltère, en attendant de reprendre notre voyage, demain à l’aurore. »