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prologue

Espagnol m’avait faite à notre première rencontre : je vois bien maintenant que ma méfiance était sans objet. Ma belle-sœur est bonne ; je me sens de la reconnaissance pour cette étrangère qui fait le bonheur de mon frère bien-aimé. Quel ours, par exemple, que le laid d’Alombrès ! Depuis bientôt un an que Mercédès est mariée, il n’est guère venu la visiter que deux ou trois fois. Bah ! c’est peut-être la mode dans son pays, et ce qui semble de l’indifférence chez nous se nomme, sans doute, une discrète réserve par delà les Pyrénées. »

Le ciel se noircissait d’orage. Olivier mit sa monture au galop ; il n’était plus qu’à une demi-lieue du manoir, lorsqu’il vit venir à sa rencontre un cavalier : c’était Simon, son domestique.

« Ah ! Monsieur, que je suis content de vous trouver si tôt ! Venez, venez vite, il se passe au château des choses effrayantes ! »

Olivier frémit.

« Qu’y a-t-il donc, Simon ? »

« Le frère de la comtesse est venu ; il est monté au petit salon, avec madame, et aussitôt la femme de chambre a entendu une dispute violente. Le duc disait des choses terribles, menaçait madame de la tuer, si elle ne voulait lui donner certains papiers. Manette épouvantée est venue me dire cela, et j’ai entendu à mon tour. Ah ! Monseigneur, c’est une histoire