Page:De Montreuil - Fleur des ondes, 1912.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
prologue

amour ; vous n’avez pas morcelé votre cœur dans des affections éphémères. Vous l’avez gardé tout entier et vous le donnerez de même… Vous appartenez à la rare espèce de ceux qui n’aiment qu’une fois. Aimé, vous serez le plus heureux des hommes ; mais une déception vous tuerait, peut-être. C’est pour cela que je tremble, au souvenir de votre émotion devant cette inconnue. Si le bonheur devait vous venir par elle, ce bonheur dût-il passer entre nous, je m’écarterais avec empressement pour le laisser arriver plus vite ; mais si je prévoyais un mauvais pas, je me jetterais au devant de vous, pour vous empêcher de passer. »

« Votre amitié s’effraye en vain, mon cher frère ; cette jeune personne a fait sur mon esprit une impression nouvelle, je ne le cache pas, mais dans quelques jours, sans doute, je l’aurai oubliée !… »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le comte Samuel n’oublia pas ; et, trois mois plus tard, Mercédès d’Alombrès entrait en châtelaine dans l’antique demeure seigneuriale de Savigny.

Belle, intelligente et adorée, elle semblait pour son époux le gage assuré d’une félicité durable autant que complète.