Page:De Montreuil - Fleur des ondes, 1912.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
16
prologue

Malgré cette différence de leur caractère, et peut-être à cause de cette différence, ils s’aimaient d’une tendre affection. Et bien certainement, fallait-il qu’ils s’aimassent, puisque l’intérêt même, ce grand briseur de l’amitié, n’avait pas relâché le doux lien qui les unissait. Samuel avait hérité le titre et les biens paternels ; Olivier ne possédait que son épée. Mais leur bourse était commune et largement ouverte ; chacun d’eux pouvait avoir l’illusion que la fortune lui appartenait entièrement.

Le père n’avait pas voulu diviser un patrimoine peu considérable, afin d’assurer l’avenir de sa race : car elle était glorieuse, l’histoire de la noble lignée des Savigny.

À vingt-cinq ans, les deux frères menaient encore la vie des gentilhommes campagnards : chassant beaucoup, voyageant un peu pour tromper la monotonie d’une existence dont tous les jours se ressemblaient.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ayant été surpris par l’orage, au cours d’une promenade, ils s’arrêtèrent à une maison de bonne apparence, située non loin de leur château. Un grand garçon à l’air niais, les bras derrière le dos, regardait béatement tomber la pluie qui tachetait d’étoiles sombres le sable de l’allée.

En voyant les cavaliers s’avancer vers la bar-