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sur la politique de champlain

pour quelque temps leurs inutiles querelles, afin de se liguer contre le réel danger.

En seize-cent-huit et longtemps après, les Montagnais, les Souriquois, les Algonquins et autres peuples du Canada, voyaient avec bonheur les Français parcourir leurs pays, y bâtir des demeures, éventrer le sol pour lui arracher ses richesses et faire toutes actions de gens qui entendent s’établir en permanence.

Cent ans plus tard, ils avaient changé d’idée, la cruelle expérience les ayant renseignés. — « Ne voyez-vous pas, disait le chef des Onontagnès, en dix-sept cent cinq, que la nation se trouve entre deux haches puissantes, capables de l’exterminer : la hache française et la hache anglaise. Quand l’une sera victorieuse de l’autre et n’aura plus besoin de secours, elle ne manquera pas de tomber sur nous. Laissons-les donc se battre entre elles, en ayant soin, seulement, que l’une ne l’emporte point sur l’autre. »

Les naturels ne pouvaient considérer les Européens que comme des intrus : s’ils ne venaient en amis et protecteurs, ils devaient être tenus pour usurpateurs, guettant le moment favorable à s’emparer de leurs terres. Et il est vraisemblable que ces hommes farouches et soupçonneux, avant de guerroyer entre eux, n’auraient fait qu’un bon repas d’une poignée de blancs isolés, loin de tout secours, sur le rocher de Québec.

En accompagnant ses alliés dans leurs expédi-