Page:De Montreuil - Fleur des ondes, 1912.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
à l’habitation

— « Le temps n’est guère propice à la promenade aujourd’hui. »

— « Ah ! non répondit-elle avec regret. »

— « Il l’est peut-être plus aux confidences reprit le jeune homme timidement. »

— « Peut-être, mais qu’avez-vous donc à me dire ? demanda-t-elle en rougissant »

— « Vous connaissez déjà la moitié de mon secret. Hier nous avons reçu vos cadeaux sans rien vous donner en retour ; voulez-vous accepter de moi un modeste présent qui sera en même temps un gage précieux ? »

— « Et quel est ce gage ? » fit-elle un peu gênée.

— « Le voici ! » Tirant de son doigt un petit anneau d’or, il le lui présenta en disant : « il vient de mon père. »

Elle hésitait à le prendre. Philippe insista :

— « Le coffret ne contenait rien hier ; mettez-y l’espérance, voulez-vous ? Et lorsque nous retournerons en France, j’y amènerai ma fiancée. »

— « Vous savez bien que je n’ai pas de plus doux rêve, répliqua la jeune fille, mais au nom de mon bonheur même je ne voudrais pas contrecarrer les projets de votre mère : n’a t-elle pas sur vous des vues plus ambitieuses ? »

— « Je me marierai selon mon cœur, ou je ne marierai jamais, je vous le jure ! » reprit Philippe avec détermination.

— « Eh bien ! vous m’avez demandé de mettre l’espérance dans le coffret, gardez plutôt ma