À cette déclaration, Philippe rougit violemment et regarda Fleur des Ondes à la dérobée.
— « Quand elle s’en est aperçue, sa fierté n’a pu supporter un tel désappointement ».
Le Carçois parlait lentement et bas ; Philippe écoutait, la téte penchée, le regard fixé sur la morte. Il leva les yeux et le sauvage y vit des larmes.
— « Mon frère pleure, c’est donc qu’il pardonne ? »
Savigny se laissa tomber à genoux : « Ah naïve enfant, comment ai-je pu sans le vouloir te faire tant de mal ? c’est à ton âme aimante à me pardonner maintenant ! »
Les femmes de la tribu procédaient aux apprêts funèbres. Les deux jeunes gens s’éloignèrent à l’autre bout de la cabane.
— « Mon ami, dit Philippe, tu es le plus brave et le meilleur ; toi seul était digne de celle que nous pleurons. Il est une autre vie où tu la retrouveras. »
— « Je le sais, répondit Le Carcois et son cœur est à moi sans partage maintenant ; elle me l’a dit, au moment suprême de la séparation ! »