— Tu as la clef ?
— Oui.
— Donne-la-moi, Astro !
— Monna Cassandra ! Y pensez-vous ! J’ai juré…
— Donne la clef ! répéta Cassandra. Je te ferai voler cette nuit même. Voilà l’herbe.
Elle lui tendit une petite fiole pleine d’un liquide sombre et, approchant son visage de celui d’Astro, elle murmura :
— Que crains-tu, bête ? Ne dis-tu pas toi-même qu’il n’y a là aucun mystère. Nous ne ferons qu’entrer et sortir… Allons, donne la clef !
— Non, dit-il, je ne vous laisserai pas entrer. Je ne veux pas de votre herbe. Partez !
— Poltron ! dit la jeune fille méprisante. Tu pourrais tout savoir et tu n’oses pas. Je vois bien maintenant que ton maître est un sorcier et qu’il te berne comme un enfant.
Astro se taisait.
La jeune fille s’approcha de nouveau de lui :
— Astro, je ne te demande rien… Je n’entrerai pas… Ouvre seulement la porte afin que je jette un coup d’œil…
— Vous n’entrerez pas ?
— Non ; ouvre et montre.
Giovanni se soulevant vit, dans le fond du petit jardin, un pêcher ordinaire. Mais dans le brouillard, sous la lumière trouble de la lune, il lui sembla sinistre et fabuleux.
Arrêtée sur le seuil du jardin, la jeune fille regardait