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Astro secoua sa tête chevelue.

— Non, non… Tout ce que vous voudrez, mais pas cela !

— Pourquoi ?

— J’ai juré au maître de ne laisser pénétrer personne.

— Et tu y vas ?

— Moi, oui.

— Qu’y a-t-il là-bas ?

— Mais aucun mystère. Vraiment, monna Cassandra, rien de curieux. Des machines, des appareils, des livres, des manuscrits, des fleurs et des animaux rares, des insectes que lui apportent des explorateurs. Et un arbre… empoisonné.

— Comment, empoisonné ?

— Oui ; pour des expériences. Il l’a empoisonné pour connaître l’effet du poison sur les plantes.

— Je t’en supplie, Astro, raconte-moi tout ce que tu sais sur cet arbre.

— Il n’y a rien à raconter. Au début du printemps, au moment de la sève, il l’a vrillé jusqu’au cœur et avec une longue aiguille il y a injecté un liquide.

— Drôles d’expériences ! Qu’est-ce que cet arbre ?

— Un pêcher.

— Et alors ? Les fruits sont empoisonnés ?

— Ils le seront quand ils seront mûrs.

— Et l’on s’aperçoit qu’ils sont vénéneux ?

— Non. Voilà pourquoi il ne laisse entrer personne là-bas. On peut être tenté par la beauté des fruits, en manger et mourir.