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— T’expliquer ne suffirait pas. Il faut encore agir.

— Que faut-il faire ? demanda Astro, pâlissant.

— Il faut connaître les mots et posséder l’herbe pour s’oindre le corps.

— Vous l’avez ?

— Oui.

— Et vous savez le mot ?

La jeune fille acquiesça de la tête.

— Et vous me le direz ?

— Essaie. Tu verras, c’est plus sûr que ta mécanique !

L’unique œil du forgeron brilla d’un désir fou.

— Monna Cassandra, donnez-moi l’herbe !

Elle eut un rire étrange.

— Quel drôle d’homme tu es, Astro ! Tout à l’heure tu disais que la magie n’existait pas et maintenant tu y crois.

Astro se renfrogna.

— Je veux essayer. Cela m’est égal, que ce soit par la magie ou par la mécanique. Je veux voler ! Je ne puis attendre plus longtemps…

La jeune fille posa sa main sur l’épaule d’Astro.

— J’ai pitié de toi. En effet, tu deviendrais fou si tu n’arrivais pas à voler. Allons, je te donnerai l’herbe et te dirai le mot. Seulement, toi aussi, tu feras ce que je te demanderai.

— Tout ce que vous voudrez, monna Cassandra. Parlez !

La jeune fille désigna le pavillon solitaire :

— Laisse-moi entrer là-dedans.