— Je ne ris pas… Et votre machine à voler ? Sera-t-elle bientôt prête ?
Le forgeron agita les bras.
— Si elle est prête ? Ah ! oui ! tout est à recommencer.
— Ah ! Astro, Astro ! Pourquoi crois-tu à ces folies ! Ne comprends-tu pas que toutes ces machines ne sont créées que pour détourner l’attention ? Messer Leonardo, je suppose, vole depuis longtemps…
— Comment ?
— Mais… comme moi.
Il la regarda songeur.
— Vous rêvez peut-être, monna Cassandra ?
— Et comment les autres me voient-ils alors ? Ne te l’a-t-on pas dit ?
Le forgeron, perplexe, se gratta la nuque.
— J’oubliais, reprit-elle ironique, vous êtes ici des savants qui ne croyez pas aux miracles, mais à la mécanique !
Astro, joignant les mains, suppliant, s’écria :
— Monna Cassandra ! Je suis un homme tout dévoué. Le frère Angelo pourrait se mêler de nos affaires. Expliquez-moi, je vous en prie, dites-moi tout exactement…
— Quoi ?
— Ce que vous faites pour voler ?
— Ah ! mais !… non, je ne te le dirai pas. À savoir trop de choses, on vieillit vite.
Elle se tut. Puis, plongeant son regard dans celui d’Astro, elle ajouta :