Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

IX

La nuit, tandis que tout le monde dormait, Giovanni, en proie à l’insomnie, sortit dans la cour et s’assit sur un banc, sous l’auvent couvert de vigne.

La cour était quadrangulaire avec un puits au centre. Derrière Giovanni s’élevait le mur de la maison ; en face, les écuries ; à gauche, une grille donnant sur la grande route qui conduisait à Porta Vercellina ; à droite, la clôture toujours fermée à clef d’un petit jardin dans le fond duquel s’érigeait un pavillon solitaire où personne n’entrait, sauf Astro, et où le maître travaillait souvent.

La nuit était calme, chaude et humide. La lune éclairait vaguement l’épais brouillard.

Quelqu’un frappa à la grille qui s’ouvrait sur la route. Le volet d’une des fenêtres basses s’ouvrit, un homme se pencha et demanda :

— Monna Cassandra ?

— C’est moi. Ouvre.

Astro sortit de la maison et ouvrit.

Une femme vêtue d’une robe blanche qui prenait, sous les rayons de la lune, la teinte verdâtre du brouillard, pénétra dans la cour.

Tout d’abord, ils causèrent près de la grille. Puis ils passèrent devant Giovanni, caché par l’ombre de la vigne, sans le remarquer.