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située à l’étage supérieur : l’escalier tournant était raide et, par suite de fréquents étourdissements, il n’osait s’y risquer seul. Soutenu par Francesco, Léonard montait péniblement, s’arrêtant à toutes les marches. Tout à coup il chancela, s’effondrant de tout son poids sur son élève. Celui-ci, comprenant qu’il s’évanouissait et craignant de ne pouvoir le soutenir, appela à l’aide son vieux serviteur Baptiste Villanis.

Refusant comme d’habitude toute espèce de soins, Léonard garda le lit deux semaines. Tout le côté droit était paralysé, la main droite refusait tout service. Au début de l’hiver, il se sentit mieux, cependant, bien qu’il se rétablit difficilement.

Durant toute sa vie, Léonard s’était servi indifféremment des deux mains et toutes deux lui étaient nécessaires pour travailler : de la gauche, il dessinait ; de la droite, il peignait ; ce que faisait l’une, l’autre n’aurait pu le faire ; il affirmait que dans l’opposition de ces deux forces résidait sa supériorité sur les autres artistes. Mais maintenant que les doigts de la main droite étaient morts, Léonard craignait que la peinture lui fût désormais impossible. Dans les premiers jours de décembre, il se leva, commença à marcher, puis à descendre à l’atelier, mais sans oser toucher à son tableau.

Un après-midi pourtant, tandis que tout le monde dans la maison s’adonnait à la sieste, Francesco désirant demander quelque chose au maître et ne le trouvant pas dans sa chambre descendit à l’atelier dont il entrouvrit doucement la porte. Les derniers temps,