Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/702

Cette page n’a pas encore été corrigée

importuns, mais reconnaissant le roi, il s’inclina respectueusement et ouvrit la porte.

Léonard eut à peine le temps d’abaisser la draperie sur le portrait de la Joconde – ce qu’il faisait toujours, n’aimant pas la laisser voir.

Le roi entra dans l’atelier.

Il était vêtu luxueusement, mais avec un goût plutôt criard, une trop grande profusion d’or, de broderies et de pierres précieuses. Il se parfumait à l’excès.

Il avait vingt-quatre ans. Ses courtisans assuraient que François Ier portait dans son physique une majesté telle qu’il suffisait de le regarder pour deviner le roi.

Léonard, selon la coutume, voulut plier le genou devant lui, mais François le retint et, s’inclinant lui-même, l’embrassa respectueusement.

— Il y a longtemps que je ne t’ai vu, maître Léonard, dit-il aimablement. Comment vas-tu ? Que fais-tu ? As-tu de nouveaux tableaux ?

— Je suis continuellement malade, Sire, répondit l’artiste en éloignant le portrait de la Joconde.

— Qu’est-ce ? demanda le roi.

— Un vieux portrait, Sire. Votre Majesté l’a déjà vu.

— Qu’importe ! montre. Tes tableaux sont tels que plus on les regarde et plus ils plaisent.

Voyant l’hésitation de l’artiste, un des seigneurs s’approcha du portrait et souleva la draperie.

Léonard fronça les sourcils. Le roi s’assit dans un fauteuil et longtemps regarda, silencieux.