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expirant. La nuit, sortant du fort, les Navarrais l’avaient trouvé, mais sans pouvoir vraiment le reconnaître. Enfin, le petit page Juanito, retrouvant son seigneur, se jeta sur son cadavre, l’embrassant et sanglotant – il aimait César.

Le visage du mort, tourné vers le ciel, était superbe : il semblait qu’il avait dû expirer comme il avait vécu – sans peur et sans remords.

La duchesse de Ferrare, madonna Lucrezia, pleura jusqu’à la fin de ses jours son frère bien-aimé.

Les sujets du duc de Romagne, les bergers à demi sauvages et les agriculteurs des Apennins conservèrent également de lui un tendre souvenir. Longtemps, ils se refusèrent à croire qu’il était mort et l’attendaient comme un libérateur, un dieu, espérant que tôt ou tard ils le reverraient, renversant les tyrans et défendant le peuple.

Comparant la vie de ces deux hommes, Ludovic et César, à la sienne propre. Léonard la trouvait plus salutaire et ne maudissait pas sa destinée.


III

Comme presque tous les projets de Léonard, le projet de la reconstruction du château d’Amboise et celui du canal de Sologne n’aboutirent pas.

Convaincu par des conseillers raisonnables de l’irréalisation