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poitrine, en laissa tomber, aux pieds de Sa Majesté, des lis blancs de France.

Ce jouet servit plus la gloire de Léonard que toutes ses œuvres et ses autres inventions.

François Ier conviait à son service les artistes et les savants italiens. Le pape ne voulant céder ni Raphaël ni Michel-Ange, François Ier s’adressa à Léonard, lui proposant sept cents écus de traitement et le petit château du Cloux, en Touraine, près de la ville d’Amboise, entre Tours et Blois.

Léonard consentit et, à soixante-quatre ans, éternel exilé, sans regretter son ingrate patrie, suivi de son vieux serviteur Villanis, de sa servante Mathurine, de Francesco Melzi et de Zoroastro da Peretola, au début de l’année 1516 il quitta Milan pour la France.


IV

La route, à cette époque, était pénible ; à travers le Piémont, jusqu’à Turin, elle longeait la vallée de Doria Riparia, affluent du Pô, puis coupait le chemin du col de Fréjus, le mont Thabor et le mont Cenis. Les mules, secouant leurs grelots, grimpaient un étroit sentier. En bas, dans la vallée, le printemps s’annonçait ; en haut l’hiver régnait encore. Dans le pâle ciel matinal, la masse neigeuse des Alpes brillait comme éclairée par un feu intérieur.