Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/686

Cette page n’a pas encore été corrigée

II

Après la mort de Giovanni, le séjour à Rome devint pénible à Léonard. L’incertitude, l’attente, l’inaction forcée l’énervaient. Ses livres, ses machines, ses essais, sa peinture le dégoûtaient.

Léon X, pour se défaire de Léonard qu’il n’avait pu encore recevoir, lui demanda de perfectionner la frappe de la monnaie papale. Ne dédaignant aucun ouvrage, fût-il le plus modeste, l’artiste exécuta cette commande dans la perfection, inventant une machine telle que les pièces de monnaie, inégales avant, sortaient irréprochablement rondes.

À ce moment, par suite de ses anciennes dettes, l’état de ses affaires était tellement piteux que la plus grande partie de ses appointements servait à payer les intérêts. Sans l’aide de Francesco Melzi, qui avait hérité de son père, Léonard aurait été réduit à la misère.

Durant l’été de 1514, il fut atteint de la malaria. C’était la première maladie sérieuse de son existence. Mais il n’admit pas de docteur auprès de lui et refusa tout médicament. Seul Francesco le soignait, et chaque jour davantage Léonard s’attachait à lui ; il estimait son amour simple et sincère qui faisait voir en lui au maître l’ange gardien de sa vieillesse.