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au plafond, s’étendaient les ailes de la machine, l’une encore nue, l’autre recouverte de la membrane. Entre les ailes, par terre, étendu tout de son long, la tête renversée, était couché un homme surpris par le sommeil durant son travail. Dans la main droite, il tenait encore une écope de fer d’où s’échappait l’étain. Une des ailes appuyait l’extrémité de sa carcasse sur la poitrine du dormeur dont la respiration la faisait se mouvoir et bruire, comme si elle était vivante. Dans la lumière incertaine de la lune et de la chandelle, la machine, avec cet homme affalé entre ses ailes, semblait une gigantesque chauve-souris prête à s’envoler.


II

La lune pâlit. Des potagers qui entouraient la maison de Léonard, aux environs de Milan, entre la forteresse et le couvent de Santa Maria delle Grazie, monta le parfum des légumes et des herbes, telles que la mélisse, la menthe, le fenouil. Au-dessus de la croisée, les hirondelles jacassaient avant de s’envoler. Dans le vivier voisin, les canards barbotaient et criaient joyeusement.

La flamme de la chandelle s’éteignit. À côté, dans l’atelier, s’entendaient les voix des élèves. Ils étaient deux : Giovanni Beltraffio et Andrea Salaino. Giovanni