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protectrice. En un dernier effort il tendit les bras, se redressa en murmurant :

— Ne m’abandonne pas, ô Très Sainte Vierge !

Puis il retomba sur ses oreillers. Il était mort.


VIII

Cependant, César aussi se trouvait en danger. Son médecin, l’évêque Gaspare Torella, l’avait soumis à un traitement extraordinaire : ayant fait éventrer un mulet, il avait plongé le malade grelottant de fièvre dans le sang et les entrailles encore chaudes, puis dans de l’eau glacée. Non tant par les soins que par une incroyable énergie, César put vaincre le mal. Durant ces terribles journées, il conserva tout son calme et sa présence d’esprit, suivant le cours des événements, écoutant les rapports, dictant des lettres, donnant des ordres. Quand lui parvint la nouvelle de la mort du pape, il se fit transporter par un chemin secret, de ses appartements du Vatican au fort Saint-Ange.

Dans la ville circulaient les plus étranges légendes sur la mort d’Alexandre VI. L’ambassadeur vénitien Marino Sanuto écrivait que le pape avait vu, avant de mourir, un singe qui le taquinait et sautait dans la chambre, et que lorsqu’un des cardinaux avait voulu