Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

X

Deux jours plus tard, dans la maison de messer Cipriano Buonaccorsi, occupé en ce moment par d’importantes affaires et qui n’avait pu, pour cette cause, rapporter la statue de Vénus dans la ville, Grillo accourut porteur de nouvelles alarmantes. Le curé Faustino, après avoir quitté San Gervasio, s’était rendu dans un village voisin, à San Mauricio ; là il avait terrifié les habitants en les menaçant des foudres célestes, avait réuni les hommes de la commune, forcé les portes de la villa Buonaccorsi, battu le jardinier Strocco, ligoté les hommes préposés à la garde de Vénus. Puis il avait lu au-dessus de l’idole la vieille prière d’exorcisme : Oratio super effigies vasaque in loco antiquo reperta. Dans cette prière prononcée sur les statues et les objets découverts dans les antiques tombeaux, le prêtre priait Dieu d’épurer de l’impureté païenne les objets trouvés sous la terre et de les transformer pour l’utilité du culte chrétien – au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit – ut omni immunditia depulsa, sint fidelibus tuis utenda, per Christum Dominum nostrum !

On avait ensuite brisé la statue, jeté les débris dans un four, et en ayant préparé une chaux vive on en avait enduit les murs du cimetière.