Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/597

Cette page n’a pas encore été corrigée

glaça d’effroi le cœur de Giovanni, lui rappelant les monstrueuses orgies du vieux Borgia avec sa propre fille.


IV

On annonça César à Sa Sainteté.

Le pape l’avait fait mander pour affaire importante : le roi de France exprimait, par l’entremise de son ambassadeur auprès du Vatican, son mécontentement des projets hostiles du duc de Valentino contre la République florentine placée sous le protectorat de la France, et accusait Alexandre VI de soutenir son fils.

Lorsqu’on lui eut annoncé l’arrivée de César, le pape jeta un regard furtif sur l’ambassadeur français, s’approcha de lui, le prit sous le bras, murmurant de vagues paroles à son oreille et, comme par hasard, l’amena ainsi auprès de la porte de la salle où l’attendait César ; puis il entra, laissant, toujours comme par hasard, cette porte entrouverte de façon que ceux qui se trouvaient auprès, l’ambassadeur de France particulièrement, pussent entendre la conversation.

Bientôt retentirent de violents jurons du pape.

César commença à répliquer avec calme et respect, mais le vieillard frappa des pieds et cria, furieux :

— Va-t’en loin de mes yeux ! Que tu crèves, fils de chien, fils de courtisane…