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Thomas Schweinitz écouta et son visage gras s’épanouit en un béat sourire. Il leva son verre dans lequel scintillait l’or pâle du vin du Rhin et, d’une voix fluette et chevrotante, il répondit à la vieille chanson des clercs errants, les premiers révoltés contre l’Église romaine :


Et chantons au dieu Bacchus :
Te deum laudamus !…



II

Léonard s’occupait d’anatomie à l’hôpital de San Spirito. Beltraffio l’aidait.

Comme il remarquait la continuelle tristesse de Giovanni et désirait le distraire, Léonard lui proposa de l’accompagner au palais du pape.

À ce moment, les Espagnols et les Portugais s’étaient adressés à Alexandre VI et sollicitaient son arbitrage pour trancher la question de possession des nouvelles terres découvertes par Christophe Colomb. Le pape devait définitivement bénir le méridien qui divisait le globe terrestre et qu’il avait tracé dix ans auparavant. Léonard était invité avec tous les autres savants dont le pape désirait connaître l’avis.

Giovanni tout d’abord refusa, mais la curiosité l’emporta : il voulut voir celui dont il entendait tant parler.