Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/587

Cette page n’a pas encore été corrigée

et luttant contre le vent, des plis pareils, qui ressemblaient aux ailes d’un monstrueux oiseau, derrière les épaules de Léonard de Vinci, debout au bord du précipice sur la cime déserte du mont Albano.

À ce moment, derrière la porte, dans la salle commune où s’était glissé le clerc qui n’aimait pas les longues discussions sérieuses, on entendit des cris, un rire de fille, un bruit de sièges renversés et de verres brisés : Hans Plater, un peu gris, s’amusait avec la gentille servante de l’auberge.

Puis un silence succéda, et tout à coup retentit la vieille chanson :


La belle fille de la taverne
Est une exquise rose.
Ave, Ave, je lui chante.
Virgo gloriosa !

La tavernier est un larron
À tête de renard rusé.
Mais pourtant j’aime mieux sa cave
Que l’Église de Dieu.
Verse-moi une coupe de vin !
Je suis un bon moine.
Je ne crains pas les saints Pères.
À Rome sous le poids de l’or
Les lois restent muettes :
Rome est un nid de brigands.
Le chemin de la géhenne :
Le pape, pilier de l’Église.
Est un pilori !
Eh bien ! belle fille, embrasse-moi.
Dum vinum potamus
Et chantons au dieu Bacchus :
Te deum laudamus !