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Alexandre VI. Des adolescents en tuniques de drap d’argent chantaient en s’accompagnant des tympanons :


Vive diu Bos ! Vive diu Bos! Borgia vive !
Gloire au taureau, gloire au taureau, gloire à Borgia !


Et haut, très haut, au-dessus de la foule se balançait l’effigie de la bête, éclairée par le reflet des torches et pareille sous le ciel étoilé au pourpre soleil levant.

Giovanni Beltraffio, l’élève de Léonard, venu le matin même de Florence à Rome, se trouvait là. Il regardait le taureau pourpre et se souvenait des paroles de l’Apocalypse :

« Et ils adorèrent le Fauve, disant : Qui est semblable à lui ? Qui peut se comparer à lui ?

« Et je vis la Femme, assise sur la bête pourpre à sept têtes et à dix cornes.

« Et sur son front était écrit : Mystère, Grande Babylone, mère des courtisanes et de toutes les horreurs terrestres ».

Et comme celui qui avait écrit ces paroles, Giovanni, en regardant la bête, « s’étonnait de suprême étonnement ».