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De nouveau retentirent les trompes, le bourdon gronda, toutes les cloches de Rome lui répondirent, et du fort des Saints-Anges éclata une salve d’artillerie.

— Vive César ! cria la garde romagnole massée dans la cour du Belvédère.

Le duc sortit sur le balcon.

Sous les cieux bleus, dans le rayonnement du soleil matinal et l’éclat des habits royaux, la colombe du Saint-Esprit planant au-dessus de sa tête, la Rose d’or dans les mains, il ne paraissait plus un homme, pour la foule, mais un dieu.


XV

La nuit un splendide défilé masqué fut organisé, d’après le dessin du glaive de Valentino, « Le Triomphe de Jules César ».

Sur un char qui portait l’inscription « Divin César » trônait le duc de Romagne, une branche de palmier dans les mains, la tête ceinte de lauriers. Des soldats entouraient le char, travestis en légionnaires romains. Tout était exécuté exactement d’après les livres, les monuments, les bas-reliefs et les médailles.

Devant le char marchait un homme vêtu de la longue robe blanche de l’hiérophante égyptien et portant une « rypide » sur laquelle était brodé l’héraldique taureau doré des Borgia, dieu protecteur du pape