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parmi les seigneurs de la cour afin de se renseigner sur ce qui s’était passé, il vit le secrétaire de Florence.

— Vous savez ?… On vous a dit ?… lui demanda Nicolas.

— Non, je ne sais rien et je suis content de vous voir. Racontez-moi.

Machiavel l’emmena dans une ruelle, puis dans un endroit désert près de la mer où dans une masure, chez la veuve d’un matelot, après de longues recherches, il avait pu enfin trouver deux chambres, une pour lui, l’autre pour Léonard.

Silencieusement et vite, Nicolas alluma une chandelle, sortit une bouteille de vin de l’armoire, ranima le feu dans l’âtre et s’assit devant son interlocuteur en fixant sur lui un regard fiévreux :

— Ainsi vous ne savez pas encore ? dit-il triomphalement. Écoutez. Le fait est extraordinaire et mémorable ! César s’est vengé de ses ennemis. Les conspirateurs sont arrêtés. Oliverotto, Orsini et Vitelli attendent leur arrêt de mort.

Il se renversa contre le dossier du siège et regarda Léonard, jouissant de sa surprise. Puis, faisant un effort pour paraître calme, impartial, comme un historien exposant des événements antiques, comme un savant décrivant les manifestations de la nature, il commença le récit du « piège de Sinigaglia ».

Arrivé de bonne heure au camp, César envoya comme avant-garde deux cents cavaliers, fit avancer l’infanterie et la suivit immédiatement avec le reste de la cavalerie. Il savait que les alliés viendraient au-devant de