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XII

Le 30 décembre, à l’aube, le gros de l’armée de Valentino, environ dix mille hommes d’infanterie, deux mille cavaliers, sortit de Fano et disposa son camp sur la route de Sinigaglia, au bord de la petite rivière Metauro, en attendant le duc qui ne devait se mettre en campagne que le lendemain, 31 décembre, jour fixé par l’astrologue Valguglio.

Ayant signé la paix avec César, les princes conspirateurs devaient entreprendre avec lui le siège de Sinigaglia.

La ville se rendit, mais le héraut de la place déclara qu’il n’ouvrirait la porte qu’au duc lui-même. Ses anciens ennemis, maintenant ses alliés, à la dernière minute, présageant quelque chose de louche, se dérobaient à l’entrevue ; mais César les trompa une fois encore et les calma en les comblant d’amitiés : « Telle une sirène captivant sa victime par son chant langoureux », comme s’exprima plus tard Machiavel.

Possédé de curiosité, Nicolas ne voulut pas attendre Léonard et suivit le duc. Quelques heures après, l’artiste partit seul.

La route s’étendait vers le sud, et, de Pesaro, longeait le bord de la mer. À droite s’élevaient des montagnes qui laissaient à peine la largeur nécessaire au