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tout préparer pour la fuite de Marie. Léonard devait l’y rejoindre le lendemain matin.

Resté seul, il attendait à tout moment de mauvaises nouvelles, ne doutant pas que l’affaire se terminât en farce d’écolier.

Une terne lumière filtrait à travers les vitres. On frappa à la porte. L’artiste ouvrit. Nicolas entra, pâle et décontenancé.

— C’est fini, dit-il en s’affalant sur un siège.

— Je m’y attendais, répondit Léonard sans surprise. Je vous disais, Nicolas, que nous nous ferions prendre.

Machiavel le regarda distraitement.

— Non, ce n’est pas cela. L’oiseau s’est envolé de sa cage, nous sommes arrivés trop tard…

— Comment, envolé ?

— Mais tout simplement. Ce matin au lever du jour on a trouvé Marie dans sa prison, la gorge tranchée…

— Qui est le meurtrier ?

— On l’ignore, mais l’examen des blessures ne permet pas de soupçonner le duc. Pour couper le cou à une enfant, César et ses bourreaux sont trop adroits. On dit qu’elle est morte vierge. Je crois qu’elle aura dû elle-même…

— Impossible, voyons ! On la considérait comme une sainte.

— Tout est possible, continua Nicolas ; vous ne les connaissez pas encore. Ce monstre…

Il s’arrêta, pâlit, mais acheva avec véhémence :