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lui avait raconté tout ce qu’il avait pu savoir de sa sœur. Les geôliers la considéraient comme une sainte, assuraient qu’elle accomplissait des guérisons miraculeuses, qu’elle prophétisait, que ses mains et ses pieds portaient les stigmates de sainte Catherine de Sienne.

Lorsque César fut fatigué de Dorothée, il tourna ses yeux vers Marie. Le célèbre subjugueur de femmes, fort de son charme auquel les plus pures ne résistaient guère, était convaincu que tôt ou tard Marie serait aussi soumise que les autres à sa volonté. Mais il fut trompé dans son attente. Il rencontra en cette enfant une résistance inconnue pour lui. La rumeur affirmait que souvent il la visitait dans sa cellule, restant longtemps seul avec elle, mais personne ne savait ce qui se passait durant ces entretiens.

Comme conclusion, Nicolas déclara qu’il était résolu à délivrer Marie.

— Si vous vouliez, messer Leonardo, ajouta-t-il, consentir à m’aider, je conduirais l’affaire de façon à ce que personne ne puisse soupçonner votre collaboration. Du reste, je ne vous demanderais que quelques renseignements sur la disposition intérieure du fort San Michele où se trouve Marie. À titre d’ingénieur ducal, il vous sera facile d’y pénétrer et de tout savoir.

Léonard le regardait surpris, et sous ce regard inquisiteur Nicolas eut un rire sec, presque mauvais.

— J’ose espérer, s’écria-t-il, que vous n’allez pas me soupçonner de chevaleresque sensibilité. Que le duc séduise ou ne séduise pas cette fillette, cela m’est