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l’avance. Maintenant nous sommes trop loin de la chaire, nous n’entendrons rien.

— Ah ! que si ! Quand il se mettra à crier, à tonner, non seulement les sourds, mais encore les morts l’entendront !

— Il prophétisera aujourd’hui ?

— Non, tant qu’il n’aura pas construit l’arche de Noé…

— Mais tout est terminé et il a donné l’explication du mystère : la longueur de l’arche, c’est la foi ; la largeur, l’amour ; la hauteur, l’espoir. « Hâtez-vous, disait-il, hâtez-vous de joindre l’Arche de Salut, tant que les portes en sont ouvertes. Les temps sont proches où elles se fermeront, et combien pleureront ceux qui ne se sont pas repentis ! »

— Aujourd’hui, il parlera du Déluge : le dix-septième verset du sixième chapitre du Livre de la Genèse.

— Il a eu une nouvelle vision concernant la famine, la mer et la guerre.

— Le vétérinaire de Vallombrosa a dit que, la nuit, au-dessus du village, des troupes infinies combattaient dans le ciel et qu’on entendait le bruit des glaives et des cuirasses…

— Est-il vrai que sur le visage de la Vierge de Nunciata dei Servi on ait remarqué des gouttes de sang ?

— Certes ! Et la Madonna du pont Rubicon pleure chaque nuit de vraies larmes. Ma tante Lucia l’a vu elle-même…