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quelques-uns de ces essais à son vieil ami, le maître orfèvre, peintre et sculpteur Andrea del Verrocchio, et bientôt Léonard entra comme élève dans son atelier.


VII

Verrocchio, fils d’un pauvre briquetier, était né en 1435, et était par conséquent plus âgé que Léonard de dix-sept ans.

Lorsque le nez chevauché par des lunettes, une loupe à la main, il était derrière le comptoir de son atelier sombre, bottega, non loin du Ponte Vecchio, dans une des vieilles maisons tassées sur leurs fondations pourries, baignant dans les eaux verdâtres de l’Arno, ser Andrea ressemblait plutôt à un marchand florentin ordinaire qu’à un grand artiste. Il avait un visage inexpressif, plat, pâle, rond et bouffi, avec un double menton. Seulement, dans ses lèvres serrées et dans le regard aigu comme une aiguille, se lisait son esprit froid, logique et curieux sans limites.

Andrea se disait élève de Paolo Uccello et, comme lui, considérait la mathématique comme la base générale de l’art et de la science ; il affirmait que la géométrie étant une partie de la mathématique « mère de toutes les sciences » est en même temps la « mère du