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et naturellement notaire florentin, à l’exemple de tous les aînés de la famille Vinci.

À Florence, à cette époque, vivait le célèbre naturaliste, mathématicien et astronome Paolo dal Pozzo Toscanelli, celui-là même qui, par ses calculs, indiqua à Colomb le nouveau chemin des Indes. Se tenant à l’écart de la brillante cour de Lorenzo Medicis, Toscanelli « vivait comme un saint », selon l’expression de ses contemporains, silencieux, désintéressé et absolument vierge. Il était laid de visage, presque repoussant ; mais ses yeux clairs, calmes, naïfs étaient superbes.

Quand, une nuit de l’an 1470, un jeune inconnu frappa à la porte de sa maison, proche le palais Pitti, Toscanelli le reçut froidement et sévèrement, soupçonnant dans cet hôte un badaud curieux. Mais après avoir conversé avec Léonard, il fut, comme jadis ser Biajio da Ravenna, surpris du génie mathématique de l’adolescent. Ser Paolo devint son professeur.

Durant les belles nuits claires, ils se rendaient sur une des collines qui enserrent Florence, Poggio del Pino, où parmi les genévriers et les pins une guérite en bois servait d’observatoire au grand astronome. Là, ser Paolo apprenait à son élève tout ce qu’il savait des lois de la nature. Dans ces causeries, Léonard puisa la foi dans la nouvelle et encore inconnue puissance de la science.

Son père ne le gênait pas, lui conseillait seulement de choisir une occupation de bon rapport. Le voyant constamment dessiner et modeler, ser Piero porta