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V

Lorsque l’enfant eut treize ans, son père le prit avec lui à Florence. Léonard retourna rarement à Vinci.

Dans son journal de l’an 1494 (il était à ce moment au service du duc de Milan) se rencontre cette phrase laconique et mystérieuse :

« Catarina est arrivée le 16 juin 1493. »

On aurait pu croire qu’il s’agissait d’une servante ; en réalité il s’agissait de sa mère.

Après la mort de son mari, Accatabriga di Piero del Vacca, Catarina, sentant qu’elle ne lui survivrait pas longtemps, désira voir son fils.

Se joignant aux femmes qui se rendaient en pèlerinage pour l’adoration des reliques de saint Ambroise et du Clou sacré, elle arriva à Milan. Léonard la reçut avec une respectueuse tendresse.

Comme avant, il se sentait toujours, vis-à-vis d’elle, le petit Nardo.

Après avoir vu son fils, Catarina voulut retourner au village, mais il la retint, lui loua et installa avec mille attentions une belle chambre dans le couvent voisin de Sainte-Claire, près de la porte Vercellina. Elle tomba malade, s’alita et se refusa obstinément à aller loger chez lui, craignant de le déranger. Alors, il la fit transporter dans le meilleur hospice de Milan, l’Ospedale Maggiore, construit par Francesco Sforza et