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IX

En rentrant à la maison, les habitants de Vaprio apprirent que l’armée française approchait.

Le roi, rendu furieux par la trahison et l’émeute, donnait Milan à piller à ses mercenaires. Tous ceux qui le pouvaient se réfugiaient dans les montagnes. Les routes étaient encombrées de charrettes chargées de mobilier et de femmes et d’enfants qui pleuraient. La nuit, des fenêtres de la villa on voyait dans la plaine les « coqs rouges », les lueurs des incendies. De jour en jour on attendait un combat sous les murs de Novare, combat qui devait décider du sort de la Lombardie.

Fra Luca Paccioli arriva de la ville, apportant les dernières nouvelles.

La bataille avait été fixée au 10 avril. Le matin, lorsque le duc sortit de Novare et déjà en vue de l’ennemi rangeait ses troupes, sa principale force, les mercenaires suisses achetés par le maréchal Trivulce, refusa de combattre. Les larmes aux yeux, le duc les supplia de ne pas le perdre, et jura solennellement, en cas de victoire, de leur donner une partie de ses biens. Ils restèrent inflexibles. Le More s’habilla en moine et voulut fuir. Mais un Suisse de Lucerne, nommé Schattelbach, le désigna aux Français. On se