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gouffre roulait avec un bruit continu, ce précipice n’ayant pas de fond.

Ces récits excitèrent la curiosité de Léonard. Il décida d’explorer la mine abandonnée. Mais les villageois, qui supposaient qu’une force impure y résidait, refusèrent de le conduire. Enfin, un ancien mineur s’offrit. Rapide, sombre, pareil à un puits, le chemin souterrain, avec ses marches rongées et glissantes, descendait vers le lac et conduisait vers la mine. Le guide, qui tenait une lanterne, marchait en avant. Léonard, portant Francesco dans ses bras, suivait. Le gamin, en dépit des supplications de son père et des refus du maître, avait voulu l’accompagner. Le chemin devenait de plus en plus étroit et raide. Ils avaient compté déjà deux cents marches et ne pouvaient prévoir encore le but.

Du fond montait une atmosphère suffocante.

Léonard frappait les murs avec un pic, écoutait le son, regardait les pierres, les couches différentes, les taches brillantes du granite.

— Tu as peur ? demanda-t-il avec un bon sourire, en sentant Francesco se serrer contre lui.

— Non, avec vous je n’ai pas peur, répondit l’enfant.

Puis, après un instant de silence, il ajouta doucement :

— Est-il vrai, messer Leonardo, que vous allez bientôt partir ?

— Oui, Francesco.

— Où ?