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En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne devenez comme des enfants, vous ne pourrez entrer dans le royaume des cieux », Léonard ajoutait : « Ni dans le royaume de la science. »

À ce moment, il écrivait son Traité des étoiles.

Durant les nuits de mars, lorsque la première haleine du printemps soufflait dans l’air froid encore, il se tenait sur le toit de la maison avec Francesco, observait les étoiles, dessinait les taches de la lune pour les comparer ensuite et savoir si elles ne changeaient pas de contours.

À travers un trou fait dans une feuille de papier à l’aide d’une aiguille, il fit voir à Francesco les étoiles privées de rayons, pareilles à de petites boules claires.

— Ces points, expliqua Léonard, sont des mondes, cent fois, mille fois plus grands que le nôtre. Aux habitants des autres planètes, la terre apparaît semblable à ces étoiles.

— Et derrière les étoiles, qu’y a-t-il ? demandait Francesco.

— D’autres mondes, d’autres étoiles que nous ne voyons pas.

— Et derrière ?

— D’autres encore.

— Et à la fin, tout à fait à la fin ?

— Il n’y a pas de fin, pas de limites.

— Pas de fin, pas de limites ? répéta l’enfant dont la main trembla dans celle de Léonard. Où donc alors, messer Leonardo, où donc est le paradis, les