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Je l’ai tenté, je lui ai porté malheur comme à Giovanni ! »

Il posa sa main sur le front brûlant d’Astro. Le malade se calma peu à peu et s’assoupit.

Léonard entra dans sa chambre, alluma une chandelle et se plongea dans des calculs.

Pour éviter de nouvelles erreurs dans la construction des ailes, il étudiait le vent, les couches d’air, d’après le mouvement des vagues et le cours de l’eau.

« Si tu jettes deux pierres d’égale dimension dans une eau tranquille à une certaine distance l’une de l’autre, écrivait-il dans son journal, sur la surface se formeront deux cercles séparés. Je me demande : quand l’un d’eux s’élargissant graduellement rencontre l’autre, correspondant, entrera-t-il en lui et le coupera-t-il, ou bien les coups des vagues se répercuteront-ils sur les points de contact à angles égaux ? »

La simplicité avec laquelle la nature avait résolu ce problème de mécanique le charmait à un point tel qu’il inscrivit en marge :

« Questo e bellissimo, questo e sottile ! Quelle superbe et fine question ! »

« Je réponds en me basant sur l’expérience, continuait-il. Les cercles se traversent sans se mélanger, conservant les points où les pierres sont tombées. »

Ayant fait ses calculs, il se convainquit que la mathématique approuvait la nécessité naturelle de la mécanique.

Les heures succédaient aux heures. Le soir vint.