Le prêtre ne se calmait pas et exigeait la remise de l’idole, qu’il prétendait avoir été déterrée dans le cimetière.
Messer Cipriano se décida à avoir recours à une ruse de guerre, et prononça fermement, avec autorité :
— Prenez garde ! j’ai envoyé un courrier à Florence, auprès du chef de la milice : dans une heure il y aura ici un détachement de cavalerie. De force, personne n’entrera impunément dans ma maison.
— Brisez les portes ! hurla le prêtre. Ne craignez rien ! Dieu est avec nous.
Et arrachant la hache des mains d’un vieillard, il frappa de toutes ses forces.
La foule ne suivit pas son élan.
— Dom Faustino ! Eh ! dom Faustino ! murmurait un paysan en touchant le coude du curé. Nous sommes de pauvres gens… Nous ne remuons pas l’or à la pelle… On nous accusera… On nous ruinera…
Bien des fidèles, entendant parler de la milice, que l’on craignait plus que le diable, ne songeaient qu’à s’éclipser inaperçus.
— Il serait dans son droit si on avait fouillé la terre de l’Église, mais ce n’est pas le cas ! disaient les uns.
— Le sillon passe là ; ils sont dans leur droit…
— Le droit ? La loi ? Cela a été écrit pour les puissants, répliquaient d’autres.
— C’est vrai ! Mais chacun est maître sur ses terres.
Giovanni contemplait toujours la Vénus.