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je me sens bien et tranquille… Maintenant tout est passé…

— Tant mieux, Giovanni. Je te le disais. Fais attention à ce que jamais plus cela ne revienne…

— Ne craignez rien ! Maintenant je vois – et il désigna le dessin – je vois que vous L’aimez plus que tout le monde… Et si votre sosie revient, je sais comment le chasser : je n’aurai qu’à lui parler de ce dessin.


XIV

Giovanni avait entendu dire à Cesare que Léonard terminait la figure du Christ de la Sainte Cène et il désira le voir. Souvent il avait supplié le maître de l’emmener. Léonard promettait toujours et toujours retardait.

Enfin, un matin, il l’emmena au réfectoire de Santa Maria delle Grazie et, à la place si connue, restée vide durant seize ans, entre Jean et Jacques, dans le quadrilatère de la croisée ouverte qui se détachait sur le calme lointain d’un ciel nocturne et les coteaux de Sion, Giovanni vit le Christ.

Quelques jours plus tard, un soir, il suivait les berges désertes du canal Cantarana. Il revenait de chez l’alchimiste Sacrobosco, et rentrait à la maison. Le maître l’avait envoyé chercher un livre rare, traitant de la mathématique.