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machines et des calculs – qui représentait la Vierge Marie et l’Enfant Jésus dans le désert. Assise sur une pierre, elle dessinait sur le sable des triangles, des cercles et autres figures. La mère du Seigneur apprenait à son fils la géométrie, source de toutes les sagesses.

Longtemps Giovanni contempla cet étrange dessin. Il voulut lire l’inscription qui se trouvait au-dessus. Il approcha le miroir ; Cesare eut à peine le temps de déchiffrer les trois premiers mots. « Nécessité – éternel maître », lorsque retentit la voix de Léonard, criant :

— Astro ! Astro ! donne de la lumière ! Où êtes-vous donc tous ? Andrea, Marco, Giovanni, Cesare !

Giovanni frissonna, blêmit et laissa tomber la glace. Elle se brisa.

— Mauvais présage, sourit Cesare.

Tels des voleurs surpris, ils jetèrent les papiers dans le tiroir, ramassèrent les débris du miroir, sautèrent sur l’appui de la fenêtre, et glissèrent dans la cour en s’aidant des conduites d’eau et des branches de vigne. Cesare s’accrocha, tomba et faillit se casser la jambe.


XII

Ce soir-là, Léonard ne trouva pas sa consolation habituelle dans la mathématique. Tantôt il se levait et marchait fiévreusement dans la pièce, tantôt il s’asseyait,