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Subitement, du fond du trou où se tenait Grillo, partit un appel désespéré :

— Oh ! oh ! tenez-moi, je tombe, je me tue !

Tout d’abord, on ne put rien distinguer dans l’obscurité, la lanterne de Grillo s’étant éteinte. On entendait seulement le malheureux se débattre, respirer péniblement et se plaindre. On apporta d’autres lanternes, et à leur lueur on aperçut la voûte de briques d’un souterrain, qui sous le poids de Grillo s’était effondrée.

Deux jeunes et forts gaillards descendirent dans la fosse.

— Où es-tu, Grillo ? Donne ta main. Es-tu vraiment blessé, malheureux ?

Grillo ne disait mot, et oubliant la douleur de son bras – il le croyait cassé, mais il n’était que démis – tâtait, rampait et remuait étrangement dans le souterrain. Enfin, il cria joyeusement :

— L’idole ! l’idole ! messer Cipriano, une splendide idole !

— Ne crie pas tant ! mâchonna Strocco, incrédule ; encore quelque crâne de mulet.

— Non, non. Mais il manque une main… les pieds, le corps, la poitrine sont intacts, murmurait Grillo, essoufflé de bonheur.

S’attachant des cordes sous les bras afin de ne pas descendre sur la voûte friable, les ouvriers glissèrent dans le trou et avec précaution commencèrent à tirer les briques couvertes de moisissure.

Giovanni, à moitié étendu par terre, regardait,